Nous devons tous nous sustenter. Peut-être est-ce là le secret du succès des métiers de l'accueil et de la restauration, dans lesquels de nombreux banquiers, avocats ou PDG n'hésitent plus à se reconvertir. Des plats préparés à la cuisine gastronomique en passant par la restauration rapide, de nombreux acteurs essaient de s'emparer d'une part du gâteau.
Flexibles, simples à mettre en œuvre et demandant une mise de départ limitée, les food trucks sont la coqueluche des amateurs de cuisine et bouleversent le secteur de la restauration.
Comme l'explique George Bowring, propriétaire des food trucks The Hamburger Foundation et ancien élève de l'EHL :
Le food truck d'aujourd'hui est un véritable restaurant mobile. On ne parle plus d'un simple micro-ondes sur roues. Les clients peuvent commander des repas complets et préparés sur place, comme dans un vrai restaurant. La seule différence réside dans l'atmosphère un peu plus détendue et le côté « en plein air ».
D'après IBISWorld, les food trucks ne sont pas qu'une mode. Ils représentent un marché viable qui devrait générer plus de 965 millions d'euros cette année, soit une augmentation de 12,4 % sur les cinq dernières années. En 2017, ce chiffre d'affaires devrait atteindre pas moins de 2,1 milliards d'euros. Ce secteur reste l'apanage des très petites structures, avec 78 % des entreprises comptant un maximum de quatre employés.
Les food trucks constituent donc une excellente opportunité pour lancer votre entreprise dans le secteur de la restauration. Ils combinent les avantages concurrentiels des services de restauration rapide et de vente à emporter, sans nécessiter les lourds investissements classiques de l'industrie culinaire.
L'ouverture d'un restaurant traditionnel implique un risque financier conséquent : une franchise Fatburger peut coûter 500 000 $ (plus de 400 000 €), quand un restaurant gastronomique nécessite aux États-Unis un investissement direct d'au moins 1 million de dollars (plus de 800 000 €). Les food trucks ne jouent pas dans la même cour :
Nos charges fixes réduites (loyer modéré ou nul) nous permettent d'investir dans des produits de plus grande qualité et de proposer ainsi des plats exceptionnels à des tarifs raisonnables. L'avantage du food truck 2.0 réside également dans sa mobilité. Nous changeons d'emplacement tous les jours selon un planning hebdomadaire. Cela nous permet de créer de l'attente chez nos clients. Nous souhaitons apporter une bouffée d'air frais à ceux qui en ont assez de la cantine de leur entreprise, ajoute George Bowring.
La popularité croissante de ce mode de restauration et son risque financier relativement limité ont encouragé de grands noms à se mettre aux food trucks. Une étude de Prime Pinnacle a montré qu'environ 15 % des 200 plus grandes chaînes de restauration ont adopté les food trucks et que ce chiffre augmentait de façon vertigineuse chaque année. De fait, Chick-fil-A et Jack in the Box ont déjà testé les food trucks il y a quelques années. Plus récemment, Starbucks, TGI Fridays, Taco Bell et même les hôtels de luxe Four Seasons ont envahi nos routes.
En plus des avantages mentionnés précédemment, il peut également s'agir d'un moyen très efficace pour tester un concept de restaurant ou un nouveau menu. Il devient ainsi possible d'effectuer une étude de marché avant d'investir dans des murs. Un parfait exemple de cette utilisation des food trucks est celui du chef français étoilé Ludo Lefebvre, qui teste constamment de nouveaux plats et propose sa cuisine gastronomique raffinée dans la rue.
L'EHL m'a appris deux points essentiels qui m'ont aidé à me lancer : Comme McGyver, vous devez être créatif et ne jamais être pris au dépourvu. Plus important encore, vous devez disposer d'un réseau solide. Lorsque vous vous lancez dans une nouvelle activité, il est essentiel de pouvoir compter sur les retours, idées et contributions de personnes du métier. Ce qui m'amène au principal conseil que je donnerais à toute personne souhaitant ouvrir un food truck : avant de faire quoi que ce soit, contactez quelqu'un qui s'est déjà lancé. Environ 50 personnes sont déjà venues me parler de leurs idées. Cinq seulement se sont lancées, conclut George Bowring, qui n'hésite pas à partager son expérience d'entrepreneur et de propriétaire de food trucks.